Vous êtes ici : Accueil > Articles > Quoi de neuf ? > La Transition Paysagère : article de référence

La Transition Paysagère : article de référence

Le 23 mai 2023
La Transition Paysagère : article de référence

Comprendre l’essentiel de la transition paysagère

 

Pourquoi devons-nous mettre fin à l’inaction ? Deux urgences indissociables

 

L’humanité fait face à deux urgences indissociables.

  • La crise environnementale - dont le réchauffement climatique, et la perte de biodiversité et la perturbation du cycle de l’eau.
  • La crise sociale - inégalités grandissantes, mal-être incessant et pertes de sens.

 

Puisque les meilleures solutions de l’une résolvent aussi l’autre…

Puisque les premiers à souffrir de la crise climatique sont les populations les plus démunies…

Ces deux urgences doivent être traitées conjointement.

 

Pour proposer une réponse concrète et complète aux urgences environnementales et sociales, nous sommes parti.e.s de 3 constats.

  1. Une des causes majeures de la crise environnementale que nous vivons est l’artificialisation des paysages : perte de biodiversité, perturbation du cycle de l’eau, destruction des puits de carbone, etc. Le secteur de l’agriculture, la foresterie et la gestion des sols est responsable de 22 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Soit, près d’un quart des rejets GES dans le monde.
  2. Sous excuse de confort et d’optimisation, la majorité de l’humanité s’est complètement déconnectée, dissociée de la nature. L’industrie a souhaité plier, cacher le sauvage. Alors même que ce dernier est le résultat de milliards d’années de R&D et d’optimisation - les meilleures que nous ne ferons jamais.
  3. Les actions citoyennes sont encore au cœur de toutes les transitions. Car les entreprises s’adaptent à la demande, car les politiques se plient à l’opinion publique. Car nous sommes des millions, des milliards. Or, l’organisation de nos lieux de vie et de travail façonne intimement nos actions, nos choix quotidiens… Et notre bien-être.

 

Incarner les valeurs d’une nouvelle société

 

Pour répondre conjointement à ces deux urgences, environnementales et sociales, nous avons besoin de renverser les valeurs dominantes qui nous y ont mené : individualisme, contrôle de la nature, surconsommation matérielle, uniformisation…

Pour répondre conjointement à ces deux urgences, nous avons besoin d’incarner une autre réalité, d’autres valeurs.

  • Participatif.
  • Inspiration de la nature.
  • Abondance sociale et intérieure, sobriété matérielle.
  • Adaptation à chaque contexte.


Notre solution : la transition paysagère

 

Pour incarner ces valeurs, tout en répondant aux urgences sociales et environnementales, nous avons créé la Transition Paysagère.

 

La transition paysagère est le fait de transformer nos espaces extérieurs, en ville comme en campagne, de manière utile et naturelle.

C’est une démarche concrète pour répondre conjointement aux urgences environnementales et sociales, grâce à l’aménagement rapide et pertinent de nos espaces extérieurs.

 

Avec un regard plus technique, la transition paysagère consiste à :

  • Concevoir le paysage de manière idéale, en fonction du contexte et des bénéficiaires, pour répondre aux besoins présents.
  • Aménager l’espace en assurant sa pérennité et son ancrage territorial, notamment via l’implication des parties prenantes.
  • Le tout, en incarnant les valeurs de la permaculture : prendre soin de l’humain, prendre soin de la nature, partager les ressources.

 

 

Warning : Nous ne sommes pas une équipe scientifique. Nous transmettons nos idées, nos méthodes ; influencées par les biais de notre vécu.

 

Transformation pérenne des paysages : Comment ça marche ?

Pour être pérenne et pertinente, la transition paysagère réunit plusieurs ingrédients indispensables. Les voici.

 

1. Considérer le paysage comme un écosystème

 

Une des fondations de la transition paysagère, c’est d’adopter une approche systémique.

On appréhende chaque terrain, chaque paysage comme un écosystème. C’est-à-dire comme un ensemble d’éléments, avec des interactions entre eux.

  • Un collectif est un écosystème : un groupe de personnes qui interagissent entre elles, avec le territoire, avec leur habitat partagé, etc.
  • Un jardin ou un espace vert est un écosystème : un ensemble d’espèces animales et végétales en interaction, un terrain avec ses spécificités, une famille ou un groupe d’habitant.e.s qui interagit avec son jardin, etc.
  • Une entreprise est un écosystème : des équipes, des clients et clientes, des membres de la direction, des produits et services répondant à des besoins, des bureaux, etc.

L’enjeu de chaque projet est de conscientiser et optimiser les éléments présents et leurs interactions. Cela, pour viser l’autosuffisance de l’écosystème et l’épanouissement de ses éléments, grâce à leurs interdépendances.

 

2. Répondre à des besoins, de la meilleure manière possible

 

L’objectif de la transition paysagère est de créer des écosystèmes utiles et naturels. C’est-à-dire répondant aux besoins de ses bénéficiaires, tout en prenant soin de la nature.

 

A quels besoins répondons-nous ?

On va plus loin que les seuls besoins “essentiels”, avec une sobriété poussée à fond. L’enjeu de ces territoires utiles est de répondre à nos besoins en tant qu’êtres humains, incluant le bonheur, le lien social, l’émerveillement, etc.

On ne se refuse rien, car la transition n’est pas une privation ! C’est une évolution globale vers du mieux-vivre.

Ainsi, nos paysages peuvent répondre (selon le contexte, encore une fois) à des besoins nourriciers, de fraicheur, mais aussi d’esthétique, de lien social et convivialité, de jeu, de repos, d’accueil de la biodiversité, etc.

Exemple de jardin aménagé en transition paysagère

Comment cela se traduit dans la méthode ?

  1. Au début de chaque projet, quelle que soit son échelle (ville, village, quartier, terrain, etc.), on identifie les besoins auxquels ce terrain répond aujourd’hui.
  2. En face, on identifie les besoins auxquels le terrain devrait répondre : les besoins de la population sur le territoire/usagers de l’espace. Cela permet de souligner les besoins non comblés aujourd’hui.
  3. La suite du projet consistera à combler ces besoins de la meilleure manière possible.

 

3. S’adapter à chaque contexte

 

Chaque territoire aura des besoins différents, mais aussi un contexte, des contraintes et opportunités uniques. Chaque design et aménagement doit donc être unique et personnalisé.

La première phase essentielle de tout accompagnement en transition paysagère est donc… L’observation. Observer l’état actuel du terrain et ses parties prenantes, pour y répondre au mieux dans la suite du processus.

L’objectif est de comprendre et décrire précisément le contexte :

  • contraintes et opportunités du terrain ou territoire ;
  • facteur humain ;
  • observations du terrain macroscopiques (terre, vent, eau, etc.) et microscopiques (sol, plantes présentes, biodiversité, etc.).

Quelques exemples.

  • Le contexte humain. On peut composer avec différents types de bénéficiaires : des habitant.e.s du lieu (écolieu, jardin familial, etc.), des salarié.e.s d’entreprise, des personnes recevant des soins médicaux (EPHAD, IME, hôpital par exemple), etc. Leur implication, leurs attentes et besoins, leur présence seront forcément différentes. Le contexte humain se définit aussi par le nombre de personnes directement impliquées dans le projet et leur niveau de motivation ; mais également les personnes indirectement impactées et concernées (voisinage, visiteur.euses, etc.).
  • Le contexte naturel. On peut arriver dans un terrain particulièrement sec, ou avec une source d’eau. On peut composer avec une terre argileuse, ou calcaire, ou déjà très fertile. Ou encore, on peut concevoir un terrain particulièrement valonnée, ou plutôt plat. Tous ces contextes spécifiques vont appeler des solutions différentes.

 

4. Aménager des espaces réellement utiles et utilisés : l’importance du participatif

 

La transition des espaces extérieurs n’est durable, complète et efficace que si elle est réellement utilisée par ses bénéficiaires !

Ainsi, la transition paysagère ne s’arrête pas à la transformation matérielle du territoire. C’est aussi une transformation de ses habitant.e.s et parties prenantes.

Concrètement, les projets sont menés de manière à ce que les habitant.e.s et usagers puissent…

  • S’approprier les espaces. Comprendre ce qui y est installé, pourquoi, et comment ils et elles peuvent en bénéficier pour répondre à leurs besoins. Besoins nourriciers, esthétiques, sociaux, de jeu, de repos, etc.
  • Créer un lien avec le nouveau paysage. Le lien émotionnel est important, pour donner envie de prendre soin des nouveaux aménagements, d’y aller régulièrement. Créer des souvenirs agréables, l’associer à des valeurs importantes, ressentir de la fierté ou de la satisfaction personnelle, etc.
  • Tisser du lien avec les autres usagers, pour créer une réelle co-gestion, en bonne intelligence.
  • S’impliquer dans la vie du lieu, apprendre comment prendre soin et entretenir le terrain.
  • Se sensibiliser aux enjeux environnementaux et sociaux, et leurs réponses… Pour pouvoir à leur tour sensibiliser et inspirer. Un véritable effet boule de neige.

Eh oui : la transition paysagère n’est pas entièrement visible et quantifiable !

Alors, comment concrétiser la transition paysagère, de manière à impliquer et transformer ses bénéficiaires ?

Photo d'un chantier participatif : un groupe de personnes bèchent

Grâce au participatif !

On implique les usagers du terrain et parties prenantes tout au long de la transition paysagère, de la conception à son entretien, en passant par les aménagements.

Ainsi, les personnes s’approprient l’espace, l’intègrent à leur quotidien, comprennent pourquoi et comment l’utiliser... Et s’engagent concrètement dans la transition écologique et sociale.

En une phrase : la transition paysagère est faite avec et pour les personnes qui vont en bénéficier.

presentation-vicoigne-permaculture.jpg

5. Accompagner de manière professionnelle

 

Nous défendons l’importance d’avoir des entreprises et des structures professionnelles qui s’emparent de la notion de permaculture.

La transition paysagère répond à un besoin, une urgence. Elle doit donc être professionnelle et rémunérée, pour assurer la pérennité et pertinence du projet.

  • Arbraculture est une entreprise militante et régénérative : nous défendons le fait que la permaculture et la transition paysagère s’intègrent au tissu économique. Cela ne doit plus être des sujets secondaires, laissés aux citoyens et citoyennes bénévoles dans leur temps libre.

Pour faire face à l’urgence climatique, l’extinction de la biodiversité, la crise de l’eau ; pour assurer la pérennité du projet malgré les facteurs humains… De nombreux éléments doivent être pris en compte dans les aménagements paysagers.

Accompagner des projets jusqu’à l’autonomie et la pérénité demande des connaissances et compétences indispensables.

  • Gestion de projet,
  • Facilitation de groupe, gouvernance,
  • Expertise en design de permaculture,
  • Connaissance des écosystèmes, de la biodiversité locale,
  • Prise en compte des enjeux hydrologiques,
  • Etc.

Ces connaissances et compétences nécessitent une formation, de l’expérience, un engagement temporel important… Souvent incompatibles avec le bénévolat.

Les bénéfices économiques et sociétaux sont nombreux.

  • En entreprise, le bien-être des salariés améliore leur engagement, l’attraction et la rétention des talents ; la préservation d’espaces de nature contribue à une bonne image de marque, etc.
  • Dans une ville, un village ou un quartier, il peut s’y intégrer des activités pour redynamiser la vie locale (tiers lieu, commerce par exemple).

Il est donc temps de considérer les projets de transition paysagère à leur juste valeur. Cela passe, entre autres, par une réelle contractualisation de ces accompagnements (plutôt que compter sur un engagement bénévole, parfois éphémère et incertain) et une valorisation monétaire.

 

=> Nous formons plusieurs fois par an des professionnel.les de la transition paysagère. Rejoignez-nous !


6. Appliquer la permaculture

 

Tout le déroulé du projet se fait dans le respect des principes de la permaculture. En particulier, ses 3 valeurs piliers façonnent notre méthode et nos missions quotidiennes.

  • Soin de l’humain.
    On implique les bénéficiaires du projet, depuis la conception. L’objectif ? Prendre soin de leurs besoins, leurs ressources… Et offrir de l’autonomie.
  • Soin de la nature.
    Nos aménagements ont pour but de régénérer la nature : la biodiversité, les sols, le sauvage. Nous laissons à la nature des terrains pour florir et s’exprimer ; et nous réunissons l’humain et la nature dans de mêmes espaces.
  • Partage équitable des ressources.
    Un axe essentiel des projets est d’identifier à qui reviendront les productions du terrain, de manière juste. En préservant une partie pour la nature ! Les ressources et productions peuvent être matérielles (fruits et légumes, bois, compost, etc.) ou non (lien social, espace de convivialité, connaissances, etc.).

Par ailleurs, la conception se fait à partir des principes de la permaculture et selon la méthodologie du design en permaculture.

Un exemple de design en permacultureUn exemple de design en permaculture : la brasserie Moulin d'Ascq (59).

 

7. Incarner et proposer de nouveaux imaginaires

 

La transition paysagère, c’est réinventer nos manières d’habiter et occuper nos espaces extérieurs. C’est réaffirmer le besoin, l’envie, de rapprocher l’humain et la nature dans un même espace.

La nature a toujours été là. Mais, récemment, l’humain s’en est détaché (alors qu’il en fait bel et bien partie !). L’humain a voulu contrôler, utiliser, modeler la nature. Dans une forme d’opposition, de lutte et de possession. Petit à petit, on a caractérisé la nature de dangereuse, envahissante, nuisible, ou pas assez productive dans son état sauvage. Pas utile, donc ne méritant pas d’exister en tant que telle : on a recouvert le sauvage, de cultures ou de bitume.

Bref : au fil des siècles, on a construit une perception de la nature assez négative… Et qui persiste encore !

Aujourd’hui, un changement culturel est indissociable du changement des paysages.

Il est temps de réunir l’humain et la nature comme deux forces incroyables… Et complémentaires. La transition paysagère crée des espaces où ces deux entités ne s’opposent plus, mais cohabitent, s’appuient l’une sur l’autre pour coconstruire.

  • Nous appartenons à la nature et nous en avons besoin.
  • La nature est abondante, elle crée de la biomasse, des ressources à partir de peu et sur tellement de milieux !
  • L’être humain peut mettre en place des conditions pour soutenir cette abondance et bénéficier de ces ressources… Tout en accueillant l’imprévisible, l’incontrôlable. Le sauvage.

formation01-3.jpg

 

Et maintenant, comment concrétiser la transition paysagère ?

 

Cet article est associé aux catégories suivantes : Quoi de neuf ?  -  Être permaculteur.rice

Autres actualités de la catégorie : Quoi de neuf ?,Être permaculteur.rice Voir tous les articles
Prêt.e pour la transition

Contactez-nous, présentez-nous votre projet, essaimons ensemble la permaculture.

Réussissez votre potager en permaculture, mois après mois grâce à notre newsletter !

Soyez prêt pour la transition vers la permaculture